
Superman
Réalisateur : James Gunn
Acteurs : David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nathan Fillion, Nicholas Hoult, Edi Cathegi, Isabela Merced…
Sortie cinéma : 9 juillet 2025

Quoi ? Un film Superman avec un nouvel acteur en 2025 ? Dans une époque particulièrement cynique, remplie de blockbusters voulant inclure des références méta cache misère pour espérer stimuler le public ? Eh bien oui ! Et quelle bouffée d’air frais mes amis. Un film si simple, solaire, et en même temps si efficace. N’ayant pas vu le Suicide Squad ni la série Peacemaker de James Gunn (contrairement à Neurazic qui coécrit cet article), c’est avec un regard nouveau sur sa vision de DC que je découvre cette nouvelle adaptation du Kryptonien joué cette fois-ci par David Corenswet.
Un film de comics
Les premières minutes sont assez claires : l’origin story, on la connaît, on passe. Ce film donne même l’impression, par moments, d’être un épisode 2.
Place à Metropolis, ville totalement fictive, rappelons-le. Nous y trouvons quelques folies architecturales typiquement comics, comme le globe du Daily Planet au sommet de l’immeuble ou le bâtiment de Luthor et sa passerelle. Tous ces éléments me rappellent certains aspects de Superman Returns, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Ce film est un film de comics, et plus important encore, il s’assume en tant que tel. Oui Superman a un slip par-dessus le costume, oui on ne reconnaît pas Superman quand Clark Kent a des lunettes et joue le benêt, oui Superman a un chien qui vole. Oui, l’explication de l’univers de poche a un côté « tais-toi, c’est magique ! ». C’est comme ça, c’est à prendre ou à laisser.
Les parents biologiques
Quelle surprise de voir (en film en tout cas) un message-souvenir des parents Biologiques de Kal-El totalement inédit du reste des autres films. C’est déjà un spoil rien que d’en parler mais il faut dire que c’était particulièrement inattendu. Adieu les conseils porteurs de valeurs morales, et la bienveillance quoi qu’il en coûte. Superman n’en savait rien vu que le message complet apparaît plus tard dans le film. Ça le perturbe et ça se ressent. C’est l’occasion pour notre kryptonien de revoir sa famille terrienne (et aussi pour se requinquer). Par ailleurs, cela donne une scène particulièrement touchante avec Jonathan Kent. Superman est ce qu’il est grâce à ses décisions, il apparaît normal qu’il soit perturbé par cette révélation. Mais s’il estime qu’il doit faire les choses de manière bienveillante, et à sa façon, c’est un choix qui lui appartient. Cette scène n’est pas sans rappeler l’intermède d’Avengers, l’ère d’Ultron quand les Avengers se sont retrouvés totalement dépassés par la situation.
Et Gunn dans tout ça ?
James Gunn a un certain CV super-héroïque, ce n’est un secret pour personne. Rien d’étonnant d’y voir par moments, soit une forme d’auto référence, soit des éléments faire écho à la personne. Une œuvre parle de son auteur après tout. Prenons la scène de Sup montrant un combat contre un alien en arrière-plan : petit clin d’œil à la scène d’ouverture des gardiens de la galaxie 2 ? Probablement.
Mais l’élément le plus personnel de ce film à mes yeux, ce sont les singes haters de Luthor. Difficile de ne pas faire un parallèle entre notre époque et sa culture de l’instant, surtout quand les singes se contentent de poster de manière véhémente sur les réseaux sociaux. Quand on connaît Gunn, on sait qu’il prend le temps de répondre sur X, anciennement Twitter. Et il répond aussi bien face à des critiques positives ou négatives.
Je n’y vois cependant pas de parallèle avec les campagnes militantes #RestoretheSnyderverse. En effet, cette animosité n’existe que sur internet, et est avant tout une forme de posture. En tant que spectateur / consommateur, rien ne nous empêche d’apprécier la vision de Gunn ET celle de Snyder (comme s’il n’y avait pas eu d’autres adaptations avant mais passons). La comparaison est humaine, surtout que Superman a fait l’objet de plusieurs adaptations, mais de là à vouloir obligatoirement opposer ces 2 visions, je dis non.
D’ailleurs, nous pouvons même faire un rapprochement sur ces 2 versions. En effet, l’implication de Superman dans le conflit fictif du film n’est pas sans rappeler les extraits télévisés de Batman V Superman questionnant ce genre de situation. Puis, rappelons-le une bonne fois pour toutes : Superman est un super-héros politique.
Pas le seul Super-slip en ville
Dans ce tout nouvel univers cinématographique (et télévisuel) consacré à DC Comics, Superman n’est pas le seul super-héros déjà en activité ! Ainsi, Metropolis accueille déjà le Justice Gang composé de Hawkgirl, Green Lantern et Mister Terrific. Ce groupe est financé par l’homme d’affaire Maxwell Lord, que l’on aperçoit rapidement à la toute fin du film sous les traits de Sean Gunn.



Alors ça vaut quoi ? On peut dire d’une part que le trio fonctionne bien, et d’autre part qu’il cohabite plutôt cordialement avec Superman. Hawkgirl est la plus en retrait des trois. Rien de spécial à signaler quant à l’interprétation de Isabela Merced. Une particularité à signaler toutefois, la super-héroïne pousse des cris stridents lorsqu’elle attaque et le rendu de son casque fait peut-être un peu trop plastique. En revanche, au détour d’une scène, elle nous montre qu’elle a un sacré caractère et qu’elle n’hésite pas à tuer ses ennemis s’il le faut.
De son coté, Nathan Fillion interprète un Green Lantern particulièrement grande gueule, irrévérencieux et bourrin et avec une coupe au bol à la con, vous l’avez reconnu : Guy Gardner ! On sent que l’acteur s’éclate dans son rôle. De plus, et c’est là qu’il fallait encore moins se louper, les effets spéciaux liés aux pouvoirs de l’anneau vert sont largement au rendez-vous.

Le troisième larron se nomme Mister Terrific. C’est surement le personnage le moins connu du grand public. Pour ma part, si je me souviens bien, je l’ai croisé dans l’arc Earth 2. Campé par Edi Gathegi, ce personnage est l’un des plus intelligents au monde. Ne possédant pas de super pouvoirs, il se bat et se déplace grâce à la technologie qu’il a développée. En guise d’armes, on peut citer les T-Sphere qui se déplacent tout autour de lui. Cela donne droit à une spectaculaire scène de combat dans laquelle il met hors d’état de nuire toute une armée à lui tout seul.
Un capricieux Lex Luthor
Comme on a l’habitude de dire, pour faire un bon film de super-héros, il faut un bon méchant. Alors, qui dit Superman, dit Lex Luthor en tant qu’ennemi emblématique voire ennemi juré ! Cette fois, c’est Nicholas Hoult qui s’y colle. Je ne suis pas expert avec le lore de Superman, et encore moins avec Luthor, mais je trouve l’interprétation de l’acteur britannique plutôt convaincante.
Le personnage voue une haine viscérale envers Superman, parce que c’est un alien. C’est physique, il ne peut pas le voir en peinture. Ainsi, depuis plusieurs années, il a mis en œuvre tous les moyens pour analyser les techniques de combat du kryptonien. Au moment des faits du film, il est alors en mesure de rivaliser avec Sup’ via l’intermédiaire d’un mystérieux et redoutable ennemi… Autre trait de caractère, Lex se comporte comme un enfant gâté qui pique de grosses colères à la moindre contrariété. C’est un gros bébé, calculateur, manipulateur et jusqu’au-boutiste qui n’hésite pas à mettre en danger ses hommes de main mais aussi sa ville.

La forteresse de solitude 2.0
Dans ce film, on découvre une forteresse de solitude bien cachée des humains. De plus, elle est capable de pivoter sur elle-même pour maximiser son accès aux rayons du soleil. Tout cela pour remettre Superman sur pieds en cas de problème… Clark n’est pas le seul à occuper les lieux. Ainsi, plusieurs robots kryptoniens y vivent également. Au passage, leur design est très stylé. Enfin, Krypto le super-chien est aussi de la partie. C’est la première fois qu’il apparait dans un film live. Pour ma part, je l’avais découvert au travers du sympathique film animé Krypto et les super-animaux. Pour la petite histoire, c’est le chien de James Gunn qui a servi de modèle au super-canidé. Krypto est ainsi 100% numérique et on y voit que du feu !

Trop de thème tue le thème ?
Après The Suicide Squad et Les Gardiens de la Galaxie vol. 3, John Murphy est à nouveau aux commandes de la bande originale d’un film de James Gunn. Cette fois, il est associé à David Fleming pour notamment reprendre et remettre au goût du jour le célèbre thème de Superman composé par John Williams. Alors sur le principe, c’est sympa. Cela fait même son effet les premières fois. Le problème, c’est qu’au bout d’un moment, on a l’impression d’entendre cette musique en boucle tout au long du film. Sur la fin, c’est même coup sur coup, en corrélation avec le déluge d’action proposé à l’écran. Ça, c’est ma réaction à chaud et c’est peut-être plus du fait du montage qu’autre chose. Néanmoins, avec du recul et en me penchant plus sur l’entièreté de l’ost, l’ensemble est bien sympathique avec des moments calmes et d’autres bien pêchus.
Enfin, comme vous le savez, le réalisateur aime bien ponctuer ses films de tubes pop rock. C’est bien évidemment le cas ici, dans une moindre mesure ceci-dit. Le générique de fin est quant à lui original pour un tel personnage avec la chanson Punkrocker de Teddybears, qui renvoie à la question de Clark Kent : c’est quoi être punk aujourd’hui ? Enjoy 😉.
Epilogue
La fin du film fait la transition avec la prochaine aventure DC au cinéma (juin 2026) : Supergirl ! Et ce que je peux vous dire, c’est que j’ai vraiment hâte voir cette adaptation du comics Supergirl – Woman of Tomorrow tellement elle semble bien planter les bases du bouquin.

Bon je reste Dubitatif sur cette mouture.
Même si j’aime bien l’ensemble, le Kaiju et l’univers de poche ainsi que le conflit boravie et jaruten me perturbe et me plombe l’ensemble.
tu aimes bien l’ensemble mais il y a trop de trucs que tu n’aimes pas dedans 😇
On en reparlera de vive voix ! 😉
Je suis largué, c’est du 50/50. Un coup oui, deux coups non.
Il faut juste garder une vue d’ensemble 😅
Cela m’emballe moyen du coup
Bel article. J’ai pour ma part bien aimé ce superman qui se veut plus politisé mais assez manichéen.
Après recul il y a plusieurs visions par tranche d’âge je pense.
Les enfants pourront apprécier de voir un héros qui protège tout le monde. Qui peut souffrir, se relever et affronter l’adversité.
Le chien sympa qui apporte des scènes facile a comprendre et drôles.
Les ados retrouveront leur mirroir de pensé, je pense notamment aux réseaux sociaux. Mais aussi les mangas (Kaiju), le pouvoir de l’amitié, la relation aux parents.
Les adultes eux auront un nouveau regard sur les enjeux géopolitique. Le côté moral et presque philosophique (Est-ce que les actions sont-elles issues de choix ?).
Moi je me suis laissé entraîner par ce film. J’ai aimé le rythme, les actions, certains jeu d’acteur, le méchant de l’histoire qui est très bien joué.
Moins convaincu par Lois, les scènes avec les parents adoptifs. Hawk girl.
J’avais un aprioris sur Krypto et c’est finalement bien amené.Je ne connaissais pas Terrific et le personnage est intéressant.
La musique est pas mal mais manquait un truc et je n’arrivais pas à trouver quoi. La réponse est sûrement dans l’article :).
Ton analyse des différentes visions qu’on peut avoir du film en fonction des âges est bien vue !
James Gunn, Nicholas et Krypto … c’est tentant mais je ne suis pas SuperFan ^^
Tu peux tester, c’est différent de « Nul Acier » 😋