Zack Snyder’s Justice League : le retour du roi

Zack Synder's Justice League - Affiche

Zack Snyder’s Justice League

Réalisateur : Zack Snyder (de par le fait)
Acteurs : Amy Adams, Ben Affleck, Henry Cavill, Ray Fisher, Gal Gadot, Jeremy Irons, Ezra Miller, Jason Momoa
Sortie : 18/03/2021
Disponible sur : HBO max (USA) – Apple TV, Prime Video, Canal VOD, Playstation Store etc… (France)

bat-score 4.5/5

Bonjour à tous ! La Snyder Cut, rebaptisée pour l’occasion Zack Snyder’s Justice League, est enfin sortie ! Qui l’eût cru presque 4 ans après ? Cette version n’est pas sortie au cinéma, crise sanitaire oblige… Il a fallu se rabattre sur les services de VOD (oui nous avons payé 13€99 pour regarder).

Ce gros dossier est le fruit d’une collaboration entre sieur Neurazic et moi-même. Le film dure 4h, cela nécessite donc de se répartir les tâches que diable !

Préambule

Il se trouve que nous sommes tous les deux d’accord sur un point : nous sommes admiratifs du travail de Zack Snyder chez l’écurie DC Comics. Niveau objectivité, ça se pose là. Pour ma part, Man of Steel est le film qui m’a fait acheter des comics. J’en avais déjà avant mais pas autant que maintenant (merci tonton Zack !). Tous deux réceptifs à sa façon de réaliser ses films DC : photographie désaturée, clins d’œil dissimulés (le costume de Robin tagué par le Joker dans Batman v Superman), ralentis à foison (spoiler : il y en a BEAUCOUP dans la Snyder Cut !)… Chacun de ses films divise dès sa sortie, c’est une tradition.

La vision du réalisateur sur l’univers DC est était basée sur 5 films : Man of Steel, Batman v Superman : l’aube de la Justice, Justice League 1, 2 et 3. Seulement voilà, comme nous l’avons dit plus haut : Snyder divise. Man of Steel avait reçu un accueil plutôt mitigé mais avait suffisamment bien marché pour créer un début d’univers étendu, le fameux DC Extended Universe devenu Worlds of DC. Vint le cas Batman v Superman, deuxième succès en demi-teinte. Le film récolte « seulement » 873 634 919 Millions de Dollars dans le monde. Les studios Warner visaient le milliard, vu que c’est le film qui réunit pour la première fois Batman ET Superman, deux grandes icônes de la pop culture.

Martha & Co…

Vous connaissez la suite : la fameuse scène de Martha, la bouillie numérique du combat de fin, les caméos de la Justice League sur une clé USB, le combat entre Batman et Superman qui est « pourri » parce que, vous comprenez « Superman peut le tuer en un coup c’est nul comme idée » (ouvrez des comics s’il vous plaît !). Bref, BvS est un semi-échec commercial mais surtout critique pour plusieurs raisons. Ne nous mentons pas, le film a des défauts d’écriture. Il a la lourde tâche de devoir être plusieurs films en même temps : une suite à Man of Steel, une introduction du personnage de Batman avec 20 ans d’expérience et surtout préparer la Ligue des Justiciers (eh oui il faut bien rattraper Marvel).

Batman v Superman

Tout ceci ne tient pas en 2h ou alors ça donne un film bâclé comme le Justice League de 2017. BvS dure 2h30, il devait en durer 3 mais la Warner a demandé à ce que le film soit coupé pour pouvoir gagner une séance de cinéma par jour. Pas de bol, ce sont des éléments de scénario qui ont été coupés. Nous finissons avec une version cinéma qui nous montre pourquoi Batman en veut à Superman, mais pas pourquoi Superman en veut à Batman, ce qui est regrettable pour un film basé sur la dualité, dualité par ailleurs physique MAIS SURTOUT idéologique. La version longue corrige ce défaut. Elle ne corrige pas tout mais, au moins, elle a le mérite d’avoir fait changer d’avis certaines critiques assez virulentes.

Nous sommes sortis de BvS en étant conquis. Convaincus par les scènes de combat, l’histoire, la forme… Nous nous étions déconnectés des réseaux sociaux pour éviter tout spoiler et savourer le film comme il se doit. Après visionnage, ouverture des réseaux sociaux et là, c’est le drame… Le film se fait massacrer de partout. Pour tout vous dire, nous nous sommes sentis comme des marginaux. Ce qui amène à la question suivante : pourquoi Snyder divise autant ?

Snyder et les adaptations de comics

Snyder est un passionné qui aime ce qu’il adapte. Quand Watchmen est sorti, il a opté pour une adaptation « case par case ». La fin diffère du comics (ceci est un autre débat) mais l’ensemble reste extrêmement fidèle. Ce qui nous amène à une hypothèse : Snyder réalise des films de fan. Il ne pense pas au spectateur lambda qui représente une grande partie du public au cinéma. La fidélité passe avant la volonté de rendre le film accessible à tous (petite pensée aux spectateurs qui sont allés voir BvS en famille). Nous pensons que Snyder n’arrive pas à rendre ses films accessibles au grand public mais sa démarche est extrêmement sincère, ce qui rend son travail honorable à nos yeux.

La forme des films de Snyder est souvent la même : travellings de fous furieux, gros ralenti pendant une scène, musique trop FORTE, taper la pose pendant le ralenti. La Snyder Cut regorge de ralentis pendant les scènes d’action. Cette façon de filmer peut paraître pompeuse au premier abord (« regardez ce que je filme, c’est trop beau ! »). Nous percevons plutôt cela comme une façon de rendre hommage au matériau adapté. Qui n’est jamais resté fixé devant une case de bande dessinée tellement il la trouvait jolie ?

Cela reste notre façon de voir les choses. Cela ne signifie pas que les gens ne comprennent pas Snyder et qu’il est un « génie incompris » pour autant. Il s’agit simplement d’interrogations. L’accueil critique brutal de BvS nous a juste amenés à nous poser ces questions…

Zack Snyder’s Justice League : que justice soit faite !

Voilà ! quatre ans après le massacre innommable de sa version cinéma dans les circonstances que tout le monde connait (non ?*), nous retrouvons une Justice League digne de ce nom. Dans les grandes lignes, afin de promouvoir la plateforme de streaming HBO max, Zack Snyder se voit proposer de finaliser son film tel qu’il l’avait pensé depuis le début de l’aventure. En échange des pleins pouvoirs créatifs sur son projet, le réalisateur renonce à sa rémunération. Une rallonge de 70 millions de dollars est mise sur la table en grande partie pour des actions de promotion mais aussi pour finaliser pas mal d’effets spéciaux (force est de constater que tout n’est pas encore parfait à ce niveau là).

(* Joss Whedon est appelé en renfort pour apporter une touche d’humour et de légèreté à l’ensemble. Petit à petit, son implication dans le projet se veut grandissante. Zack Snyder quitte le projet suite au suicide de sa fille adoptive Autumn. Il laisse les clefs du camion à la Warner et à Whedon.)

Oui mais ça change quoi ?

Franchement, quand on voit cette Zack Snyder’s Justice League, on se dit que la version cinéma est une véritable honte et un manque total de respect envers le travail et la vision de son créateur. D’un film étriqué, sans aucune tension ni passion, incohérent avec ses prédécesseurs, nous passons désormais à un long métrage en total accord avec Man of Steel et Batman v Superman. D’ailleurs, à l’instar de BvS qui partait tambour battant en se calant sur la fin de MOS, cette cuvée 2021 commence d’une bien triste manière avec le dernier souffle de Superman… Une véritable onde de choc dans tous les sens du terme. Le ton général est ainsi donné. A partir de là, la tension sera palpable de bout en bout et la violence graphique absolument pas aseptisée, loin s’en faut.

Fondamentalement, l’intrigue générale ne change pas des masses. Mais vous imaginez bien qu’en quatre heures, découpées en six chapitres, tout va pouvoir être bien plus approfondi, contextualisé et justifié. Par exemple, chaque personnage peut enfin prendre le temps de se développer, voire d’exister tout simplement.

Zack Snyder's Justice League : l'équipe au complet

Les grands gagnants

A ce titre justement, Cyborg est l’une des plus grandes révélations de cette Zack Snyder’s Justice League. Quasiment relégué au rang de figurant en 2017, le personnage interprété par Ray Fisher retrouve ici ses lettres de noblesse. Pour tout vous dire, Cyborg est juste le maillon central de toute l’histoire ! Tout passe par lui pour comprendre le fonctionnement des boîtes mères. Cyborg est tourmenté. Son père est également une clef de compréhension importante. On comprend pourquoi l’acteur en avait gros avec la version cinéma…

Dans le même ordre d’idée, le rôle de Flash est revu à la hausse avec certaines scènes totalement folles. Quand on connaît les comics et films d’animation, il était évident qu’on allait avoir droit à cela. Niveau attitude, Harry Ballen Barry Allen est le petit comique de service. C’est surtout un jeune super-héros encore naïf et spontané. Il fait un peu penser au Peter Parker du MCU interprété par Tom Holland. Sur quatre heures ça passe, c’est plutôt bien dosé. Enfin, son background personnel et familial est aussi de la partie cette fois, c’est toujours bon à prendre.

Badass, vous avez dit ?

Wonder Woman et Aquaman quant à eux n’ont jamais été aussi badass que lorsqu’ils sont mis en scène par Zack Snyder. C’est un constat. Diana Prince est une féroce et puissante guerrière, comme toutes les amazones d’ailleurs. « Le pouvoir de l’amour » (gnagnagna) n’est clairement pas dans ses plans de combat ici ! Elle sait cependant se montrer bienveillante en dehors du champ de bataille. Et Arthur Curry parait tellement moins beauf que dans son film solo, qui pourtant se passe après Justice League…

Batman Returns

Ensuite, un petit mot sur Batman : que ça fait plaisir de revoir un Ben Affleck investi dans la peau d’un Bruce Wayne déterminé. Au-revoir les scènes gênantes de pseudo début de romance avec Diana. Son Bat-alter ego ne pointe pas le bout de sa cape avant une bonne heure et demie. Comme vu à la fin de BvS, Bruce fait tout ce qu’il peut pour se racheter après la mort de Superman. Il tente coûte que coûte de rassembler une équipe de méta-humains. Évidemment, entouré de tous ces « dieux », ce simple « humain » semble dépassé physiquement. Mais le physique et les supers pouvoirs ne font pas tout, c’est qu’il en a dans la tête le garçon, et dans le porte feuille (et pas qu’un peu).

Back in black

Enfin, place à Superman. En deux mots : costume noir ! Oui, les fans en rêvaient depuis BvS, le fameux costume noir permettant de régénérer plus vite les pouvoirs du kryptonien est enfin de la partie ! En 2017, la résurrection de Kal-El avait été une véritable douche froide. Aujourd’hui, bien que fondamentalement peu différente, cette scène est beaucoup plus cohérente et compréhensible grâce aux explications apportées par Cyborg. Détail qui fait mouche, les scènes affichant un Superman à la moustache (très mal) effacée numériquement ont toutes disparues du film. Au final, assez peu présent sur l’ensemble du long métrage, Superman n’en est pas moins important, bien au contraire. Seulement cette fois, sa participation à l’événement intervient dans le cadre d’un véritable travail d’équipe.

Y’a des méchants ?

Du coté des forces du mal, le grand gagnant est Steppenwolf. Au passage de la Snyder Cut qui lui confère un nouveau look des plus agressif, le grand méchant gagne en charisme. On apprend donc que sa motivation première est de se racheter auprès de son maitre… Et alors là, s’il y en a bien un qui n’est pas là pour beurrer les sandwiches, c’est bien ce dernier, j’ai nommé Darkseid. Eh oui, totalement zappé de la version ciné, le seigneur d’Apokolips en impose sévèrement, même si on ne le voit que très peu en action.

La bande originale : du passé, faisons table en marbre

Avec Zack Snyder à nouveau à la barre, Tom Holkenborg aka Junkie XL est de retour aux commandes de la bande originale. Souvenez-vous, à l’époque du remplacement du réalisateur par Joss Whedon, l’artiste hollandais avait été lourdé sans ménagement pour être remplacé par le reconnu Danny Elfman. Verdict : un score ô combien décevant lui aussi car en total décalage avec les précédentes partitions du Snyder-Verse…

Dans la version 2021, Tom Holkenborg décide de ne pas prendre en compte son travail déjà accompli en 2017 et de partir d’une feuille blanche. Grand bien lui en a pris car le résultat final est juste TITANESQUE. Autant des fois on peut trouver que l’artiste est en pilote automatique (sur Alita par exemple), autant ici il s’est littéralement surpassé. Évidemment, son style est reconnaissable de suite mais ici il tente des choses, il prend des risques. Ainsi, les expérimentations electro et autres guitares électriques se font entendre tout au long des 4h de film. Il donne également une seconde jeunesse furieusement épique aux thèmes déjà connus de Wonder Woman et Superman. Bref, la bande originale de Zack Snyder’s Justice League est tonitruante, inspirée, éclectique.

#RestoreTheSnyderVerse

Cette Zack Snyder’s Justice League nous offre en guise d’épilogue un aperçu des plans initialement prévus pour Justice League 2 et 3. La vision cauchemardesque de Batman, entrevue dans BvS, prend vie dans une ambiance que nous pourrions qualifier de mix entre la saga Injustice, Mad Max et Justice League Dark Apokolips War. Darkseid s’est finalement emparé de la Terre et a retourné Superman contre ses amis. Nous retrouvons Batman accompagné de personnages vraiment pas fréquentables tels que son ennemi juré, Le Joker…

Cette proposition est à la fois terriblement excitante et frustrante. Avouons le, il y a très peu de chance que ces prometteuses suites se concrétisent un jour. Ceci dit, si une microscopique opportunité existe , ce pourrait bien se passer du coté de HBO max. Après tout, la Snyder Cut n’était soit disant qu’un mythe. Et pourtant, depuis le 18 mars 2021 la Ligue des Justiciers imaginée par Zack Snyder nous montre enfin son vrai visage !

Batman et Wonder Woman en compagnie de Zack Snyder sur le tournage du film Justice League

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spiBER-man
28/03/2021 22:53

On sent les passionnés.
C’est vrai que ce n’est plus du tout le même film.
Par contre j’ai tjs du mal avec la super vitesse de Wonder Woman.
Hormis cela, Cyborg est énorme de complexité, il mérite un film à lui seul.
Flash est comme vous le dites si naïf ce qui le rend comique, malgré lui, et attachant quand bien même.
Ses problèmes aussi devraient lui octroyer un film pour développer tout cela.
C’est donc un très bon cru, qui a totalement effacé la version 2017 de ma mémoire.
Steppenwolf et Darkseid sont superbement désignés, badass comme jamais.

Neurazic
Éditeur
Répondre à  spiBER-man
28/03/2021 23:32

Sur le papier, le futur film Flash est prometteur. Il devrait faire appel au multivers et réunir les BatFleck et BatKeaton 😎.

spiBER-man
Répondre à  Neurazic
29/03/2021 10:44

Ah effectivement ça promet, je suis client.
Et sur Cyborg, un film de prévu ? Pas celui de Vandamme, hein ?!?

Neurazic
Éditeur
Répondre à  spiBER-man
29/03/2021 22:26

Fut un temps, Cyborg était rattaché au film Flash. Ce dernier a changé de scénario et de réalisateur un nombre incalculable de fois…

Atrius
Éditeur
12/04/2021 11:18

Ça y est, j’ai terminé cette semaine mon marathon DC.
J’ai revisionné Man Of Steel, Batman vs Superman (version longue) et Wonder Woman.
Et j’ai terminé ce dimanche avec la Zack Snyder’s Justice League.
Juste Wahouuu !
Ils ont réussi à transformer le plomb en or. Quelle claque ce film.
#RestoreTheSnyderVerse il faut y croire !

spiBER-man
Répondre à  Atrius
12/04/2021 15:58

Cool juste un énorme bémol pour le four « Wonder Woman » remarque si tu as aimé le premier tu ne seras pas trop dépaysé par le 1984, il manque clairement qqn au poste de scénariste pour développer les méchants correctement.

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