Gran Turismo, le film qu’on n’attendait pas

Gran Turismo

Réalisateur : Neil Blomkamp
Acteurs : David Harbour, Orlando Bloom, Archie Madekwe, Djimon Hounsou
Sortie cinéma : 9 août 2023

Gran Turismo est un film atypique que je n’avais absolument pas vu venir, même pas dans mon rétroviseur. Il s’agit là du deuxième projet cinématographique adaptant une célèbre licence de l’univers Playstation après Uncharted (que je ne daigne toujours pas regarder 😋). Pour nous mettre dans le bain, passons dès à présent à l’échauffement via la bande annonce .

Neil Blomkamp aux manettes

Neil Blomkamp attaché au projet de film Gran Turismo ? Je vous avoue que je ne m’y attendais pas du tout et ai eu du mal à y croire. Jusqu’à maintenant, le réalisateur sud-africain était plutôt connu et réputé pour des projets orientés science-fiction tels que District 9, Elysium ou Chappie. Depuis ce dernier, il y a 8 ans déjà, nous l’avions perdu de vue… Annoncé aux commandes d’un Alien 5 puis d’un Robocop Returns, rien ne vit le jour malheureusement. Finalement, passée la surprise de cette annonce d’adaptation vidéo-ludique automobile, je me suis dit « après tout pourquoi pas, ce sera peut être gage de qualité, au moins d’un point de vue technique pure ».

Adaptation stricte du jeu vidéo ?

Perdu ! Ce film n’est pas une adaptation stricto sensu du jeu, et tant mieux j’ai envie de dire. Autant il semble « facile » d’adapter les aventures vidéo-ludiques de Nathan Drake (Uncharted) pour le cinéma ou encore de Ellie et Joel (The Last of Us) pour le petit écran, autant adapter une simulation de conduite automobile semble carrément casse gueule.

Ainsi, en guise d’introduction, le long métrage nous présente carrément le jeu vidéo Gran Turismo ainsi que son créateur japonais Kazunori Yamauchi. On est à la limite d’un documentaire sur le sujet. Ensuite, nous faisons la connaissance de Jann Mardenborough, un jeune gamer passionné par, vous l’aurez deviné, Gran Turismo ! S’il y a bien un domaine dans lequel il excelle, c’est la compétition en ligne, au grand dam de son père qui n’est pas très réceptif à l’univers des jeux vidéos… L’aventure commence vraiment lorsque Jann se voit sélectionné pour participer à une course de qualification dans le but d’intégrer la GT Academy. C’est là tout le cœur du film et c’est une histoire vraie. Le but de la GT Academy est de former les meilleurs joueurs de GT afin qu’ils deviennent de vrais pilotes de courses.

Top départ pour le test

Ma référence ultime en termes de films portant sur l’univers de la course automobile s’intitule Le Mans 66. Pour moi, c’est juste la perfection. Bon, une fois dit cela, difficile de passer après et de rivaliser 😛.

Il n’empêche que même s’il n’atteint pas la maestria du film de James Mangold, ce Gran Turismo ne démérite pas et parvient même à tirer son (virage en) épingle du jeu. Voyons voir à présent ce qui m’a le plus marqué en bien mais aussi en moins bien.

Les +

Le compte Harbour

Jack Salter, alias le personnage interprété par David Harbour, est l’un des points forts du film, si ce n’est le plus important. L’acteur campe ici un ancien pilote reconverti en coach pour le compte de la GT Academy. Personnage doté d’un caractère bien trempé, il ne mâche pas ses mots face à des apprentis pilotes qui semblent ignorer presque tout de la dure réalité de ce métier. Bourru mais très attachant, il illumine de son charisme chaque scène dans laquelle il intervient. On y croit à fond.

Legolas is back

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas revu Legolas, euh Orlando Bloom, pardon. Il incarne ici Danny Moore, le responsable de la GT Academy. Son rôle passe plutôt bien, tout en bienveillance envers son poulain dirons-nous.

Le noobie

Le poulain, parlons-en ! C’est l’acteur Archie Madekwe qui se charge de donner vie à l’écran au jeune Jann Mardenborough. Bien qu’ayant déjà un certain nombre de films et de séries à son actif (dont Midsommar, Beau is afraid), je ne l’avais encore jamais vu à l’œuvre. Au final, je trouve sa prestation plus qu’honnête. Il campe un personnage perdu et déterminé à la fois. Enfin, ses nombreuses interactions avec un David Harbour des plus investi aident grandement à nous plonger dans l’intrigue.

Le jeu s’invite dans le film

L’esprit visuel et sonore du jeu vidéo, au delà bien évidemment des phases de gameplay vécues par le héros, se retrouve tout au long du film. Ainsi, la façon dont est affiché le nom de chaque circuit ainsi que sa ville et son pays avec le drapeau correspondant est tout à fait dans la lignée du jeu. Idem avec l’indicateur de position des voitures pendant les courses ainsi que les courbes de trajectoires à suivre. Le top départ reprend également les célèbres bruitages propres à la saga. On retrouve aussi la posture iconique du vainqueur, bras levé avec le trophée. J’en oublie surement d’autres mais en dernier je citerais l’emploi d’une chanson tirée de la bande originale de Gran Turismo 7 et interprétée par Idris Elba (mais pas que) : Vroom (original comme titre ! 😅).

On embraye sur la bande originale

La transition est toute trouvée pour vous parler de la bande originale signée Lorne Balfe. Décidément, le compositeur écossais est sur tous les fronts ces derniers temps – Donjons & Dragons, MI7, Black Adam… Néanmoins, cette fois-ci, il n’est pas seul aux commandes puisqu’accompagné d’Andrew Kawczynski. Les compositions sont bien rythmées et lorgnent (Balfe 😆) du coté de l’électro / hip hop. On remarque d’ailleurs au passage quelques sonorités à la Tenet, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les montées d’adrénalines sont légion, on en prend plein les oreilles. Enfin, le thème principal du film se veut bien marquant, c’est réussi.

L’effet Blomkamp ? oui…

Y’a t’il vraiment une plus-value quant à l’engagement de Neil Blomkamp sur ce projet bien différent de son registre habituel ? Hé bien, techniquement parlant comme supposé plus haut, on dirait bien que oui. Le produit fini est propre et net, que ce soit au niveau des effets spéciaux (incrustation de l’interface du jeu vidéo pendant que Jann pilote par exemple), ou encore des cadrages avec ou sans drone pendant les scènes de courses. On sent bien que des moyens conséquents ont été alloués au réalisateur pour mener à bien sa mission. Soulignons de ce fait que le plein de splendides voitures a été fait pour l’occasion, il valait mieux d’ailleurs.

Les –

… et non

Le film a beau durer un bon 2h14, par moments j’ai cru qu’on était plus proche des 3h, et ce n’est pas vraiment un compliment. En fait, j’ai l’impression que la première moitié du film est bien plus molle que la seconde. Elle aurait peut être méritée d’être amputée de quelques scènes non nécessaires à la compréhension de l’intrigue principale (je vise les apparitions de la petite amie de Jann notamment). C’est juste ce sentiment de ventre mou qui me reste à l’esprit sans plus de précision à cet instant car la seconde partie est tellement grisante et riche en émotions (grâce à David Harbour mais aussi à Djimon Hounsou qui incarne le père de Jann) qu’il est vrai que cela m’a un peu fait oublier le négatif.

Pour en terminer avec Neil Blomkamp, on aurait pu s’attendre à plus de folie de sa part lors des courses car même si elles sont plutôt prenantes et bien foutues, elles n’atteignent pas, à mon sens, le très haut niveau provenant de Le Mans 66.

Conclusion

Même si ce n’est pas un sans faute, j’ai vraiment passé un très bon moment devant cette proposition étonnante aux faux airs de documentaire. Et pour une fois, les conditions étaient optimum pour profiter de la séance comme il se doit (autrement dit, on n’était que six dans la salle un dimanche matin, ça joue). Et maintenant ? Go précommander le steelbook et reprendre ma partie de GT7 !? 😎

GT & moi

Gran turismo premier du nom a marqué au fer rouge mon parcours de gamer lorsqu’il a débarqué en France en mai 1998. Il s’agissait là d’une véritable révolution. Je n’en garde que de bons souvenirs, ne serait-ce que pour sa cinématique d’introduction que je regardais à tous les coups (sans parler des Chemical Brothers en fond musical, c’était juste fou 😱).

Par la suite, j’ai moins accroché au 2ème opus (si mes souvenirs sont bons, je n’étais pas bien fan de la partie rallye). Puis, j’avais acheté à la fois le 3ème épisode ainsi que le spin off Concept 2002 Tokyo-Geneva. Mais je n’ai pas dû pousser beaucoup sur ces deux là. J’ai fait l’impasse sur les 4 et 5.

C’est en 2013 que je suis revenu à fond sur la licence avec GT6. Je l’ai particulièrement adoré et j’en ai bien profité puisque je suis allé jusqu’au platine. J’ai quand même failli péter quelques durites sur la fin pour battre certains chronos. D’ailleurs, c’est le dernier platine que j’ai obtenu sur PS3 avant que le lecteur de ma console ne lâche pour la deuxième fois. R.I.P. C’en était trop, la coupe était pleine !

Enfin, je me suis offert GT7 en avril 2022. J’aime beaucoup l’ambiance qui s’en dégage, très lounge et respirant la passion de l’automobile jusque dans les moindres détails. L’interface a été entièrement repensée, c’est vraiment très propre et agréable. J’y ai beaucoup joué, au début du moins… mais je dois avouer que je ne suis pas fan des courses avec départs lancés, cela m’a un peu lassé de devoir toujours partir dernier et de tout remonter sans surprise particulière. Mais il faudrait que je m’y remette car je suis vraiment très loin d’en avoir fait le tour… 😇

Je vous laisse avec quelques photos prises au cours de mes sessions de jeu !

Et ça, c’est cadeau !

Vous êtes toujours là ? Bon, alors sachez que si vous regardez la bande annonce du film Gran Turismo via le jeu vidéo GT7, vous recevrez un cadeau des développeurs, à savoir une splendide GTR-Nismo GT3 ’18. Si ça c’est pas la preuve vivante que j’ai enfin relancé ma partie ! 😎

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