Artiste : GAEREA
Album : Coma
Label : Season of Mist
Sortie : 25/10/2024
Style : Black Metal
Là où les ténèbres commencent
Après 2 ans d’absence, la formation portugaise Gaerea revient avec un quatrième album intitulé Coma !
Avant de vous en parler, rappelons que le groupe possède une identité presque hors norme pour du black metal ; je dis bien « presque », car ses membres sont vêtus de noir. Sauf qu’ici pas, de corpse paint. Chaque musicien masque son visage derrière une cagoule de bourreau, arborant le logo blanc du groupe.
Vous l’aurez compris, Gaerea a une véritable esthétique, que ce soit dans ses clips, ses lives ou bien son apparence.
Une collision d’émotions et de violence
The Poet’s Ballet est une belle entrée en matière, comparable au précédent opus du groupe, Mirage ; mélodie mélancolique, voix du chanteur posée et douce, ce morceau est un moment calme de 2mn40, déchiré par la sauvagerie black metal que le groupe porte en lui. Haborym, le chanteur, n’utilise pas le scream aigu typique du black metal. Sa voix et ses cris sont plus rauques et se situent plus dans les émotions, laissant transparaitre tristesse, rage et colère. Le chant me rappelle par exemple le groupe français Regarde les hommes Tomber.
Hope Shatters est déjà un classique, on sent que le groupe envoie du lourd. Les textes sont de la pure et belle poésie, parlant de dépression, de solitude, de peurs, de vie et de mort. Tels sont les sujets récurrents dans la discographie du groupe.
Le morceau Suspended est vraiment un coup de cœur pour moi, il mêle rapidité, émotion et brutalité ! Le rendu est juste incroyable.
World Ablaze, le titre suivant, est dans la continuité de Suspended, avec ses chœurs en fond, cette voix hurlée puis chuchotée. C’est diablement efficace !
Coma arrive, la rythmique groovy du début de morceau met dans l’ambiance, toujours avec cette dualité dans le chant d’Haborym. Les moments de calme transportent, la reverb fait ressortir les guitares, à la fois stridentes et mélodieusement mélancoliques. Quant à ces lyrics, rien n’est laissé au hasard, rendant l’ensemble beau et poignant. Impossible de ne pas résister au charme musical de cet album, que ce soit les mélodies ou la mélancolie qui émane de chaque morceau.
Ensuite, la musicalité de Wilted Flower porte un texte profondément humain, avec une voix tantôt bestiale, tantôt chantée. C’est viscéral !
Le titre Reborn saura ravir les amateurs du groupe Dissection, mêlant agressivité et mélancolie.
Les chansons s’enchaînent, le black metal (ou le post black metal ?) du groupe nous emporte avec une , avec une fluidité déconcertante, de Shapeshifter à Kingdom of Throne, en passant par le fantastique Unknown, (qui est le deuxième clip pour cet album).
Le ballet des poètes
Coma n’est pas juste la suite de Mirage, le groupe passant à un autre niveau. Le Black Metal des portugais est teinté de Death ou de Thrash, avec cette touche mélodique / mélancolique qui leur donne ce petit truc en plus.
Je dois vous dire que j’ai été séduit, transporté par leur musique, car rien n’est négligé, que ce soit les textes, les mélodies, les vocalises qui transcendent la musique du groupe, prodiguant une âme (noire) à leur art.
Pour conclure, chaque titre a son univers et je n’ai pas ressenti la moindre redondance tout au long de l’écoute. Gaerea n’a pas inventé ce type de Black Metal, mais les musiciens réussissent tout de même à perfectionner ce style, nous proposant un album de haute qualité !
Tracklist – Coma
- The Poet’s Ballet
- Hope Shatters
- Suspensed
- World Ablaze
- Coma
- Wilted Flower
- Reborn
- Shapeshifter
- Unknown
- Kingdom Of Thorns
Chronique rédigée à partir de la version numérique de l'album fournie par le label
Le précédent album m’avait beaucoup marqué, dans une période difficile. Celui-ci est petit à petit en train d’en faire autant.