« Il était une fois… par une inquiétante nuit d’Halloween, une jeune fille isolée dans sa chambre.
Pas un bruit, pas un mot ne sort de la pièce. Là, assise à même le sol, elle s’apprête à entrer en contact avec les morts grâce à une ouija… Subitement, le vent fait claquer les volets et s’engouffre violemment dans la chambre, la porte pourtant fermée à double tour se met à grincer, la poignée s’agite d’elle-même, de premiers murmures se font entendre… Pas effrayée pour un sous la fillette interpelle ses invités de l’au delà pour qu’ils se montrent afin de converser, rire et danser en leur funeste compagnie… »
Les contes de la Crypte
Alors oui j’ai brodé l’introduction, mais le titre ouvrant le disque m’inspirait tellement ces mots…
Cela faisait un moment que j’avais en tête de rédiger une chronique sur cet album mais les mots ne venaient pas jusqu’à ce que je réalise qu’Halloween pointait le bout de son nez crochu. Et là, s’il y a bien un moment judicieux pour évoquer la musique de Carach Angren c’est bien Halloween ! Il n’y a qu’à voir le look des musiciens pour s’en rendre compte. Leurs maquillages sont bluffants / effrayants / magnifiques.
Parler, rire et danser avec les morts, tel est le nouveau concept mis en musique par le groupe batave Carach Angren et son dernier album en date Dance And Laugh Amongst The Rotten, paru en France en juin 2017 sur le label Season of Mist. S’il fallait classifier les néerlandais, nous dirions que le trio composé de Seregor, Ardek et Namtar officie plutôt dans un registre Black Metal Symphonique.
Pour planter le décor, à chaque fois que j’écoute Dance And Laugh Amongst The Rotten, je ne cesse d’imaginer que cela pourrait être la bande originale d’un film mêlant les ambiances de Tim Burton époque Sleepy Hollow et de Guillermo Del Toro version Crimson Peak : autrement dit des fantômes, des esprits, des cimetières, la nuit, (BATMAAAAAAAAAAAAAAAN) mais aussi de la mélancolie et du romantisme ainsi que des moments épiques.
Esprit, es tu là ?
Certes ça paraitra peut être cliché ou déjà vu pour certains vous me direz, mais c’est tellement bien fait, il y a un tel souci du détail au travers des 9 compositions que je trouve le résultat toujours aussi puissant 5 mois après la sortie.
Les magnifiques et malicieuses notes de piano accompagnées d’envolées de violons s’allient parfaitement aux guitares incisives et à la batterie infernale – Jeu de batterie qui sait d’ailleurs varier son tempo ! Ici on n’a pas à faire à un rythme binaire qui ne fait que marteler du début à la fin. Un petit mot sur Seregor qui se distingue toujours autant de la concurrence par sa manière de chanter proche de la colère froide. A cela s’ajoutent quelques passage plus théâtraux, narratifs. N’oublions pas qu’il nous raconte avant tout une histoire.
Bref, je ne trouve rien à redire sur aucun morceau. Tout me plait de la première note de l’opening à la dernière note du 9ème titre (et je suis fan de l’artwork de la cover !).
Un mixage à réveiller les morts
Enfin, petit détail technique qui a chatouillé mes oreilles dans le bon sens, le mixage audio. Je préfère de loin le travail mis en place ici à celui appliqué sur les 3 précédents albums. Je trouve que le résultat ici est plus puissant, moins étouffé, moins confus. Peut être est ce pour cette raison, tout du moins en partie, que j’ai toujours eu un peu plus de mal avec les albums Death Came Through A Phantom Ship, Where The Corpses Sink Forever et dans une moindre mesure This Is No Fairytale. Peut être aussi que les compositions étaient trop compliquées / moins accessibles pour moi…
Quoi qu’il en soit, avec ce 5ème album, je retrouve tous les éléments qui m’avaient plu lors de ma découverte du groupe en 2009 avec l’opus Lammendam.
Extrait 1 – Charles Francis Coghlan :
Extrait 2 – Blood Queen :
N’as tu jamais dansé avec le diable au clair de lune ?
Ah j’allais oublier, lorsque j’écoute le morceau Charles Francis Coghlan, à plusieurs reprises j’ai l’impression que la mélodie a un air de famille avec le thème de Batman composé par Danny Elfman pour les 2 films de Tim Burton (tiens tiens !). Ce n’est qu’un ressenti mais ça me plait !
(extrait à 1min42 : https://youtu.be/vINyzw3gVB8?t=1m42s)
Dance And Laugh Amongst The Rotten – Tracklist
- Opening
- Charlie
- Blood Queen
- Charles Francis Coghlan
- Song for the Dead
- In de Naamn de Duivel
- Pitch Black Box
- The Possession Process
- Three Times Thunder Strikes