
Artiste : Sun After Dark
Album : Tatkraft
Label : Hammerheart Records
Sortie : 13 juin 2025
Style : Dark Metal Progressif

Bienvenue en Bavière
Premier album de la formation bavaroise, Tatkraft n’est pourtant pas l’œuvre de novices, loin de là ! Aux commandes de Sun After Dark, on retrouve Benjamin Köning, connu pour avoir officié comme vocaliste, guitariste et batteur dans Lunar Aurora, groupe culte de black metal atmosphérique. Il revient ici avec un nouveau duo, fidèle à ses habitudes (même si des musiciens de studio sont présents), aux côtés de Thomas Helm, chanteur et claviériste chez Empyrium.
Lumière et ténèbres
L’album s’ouvre avec Dawn and Dirges, une mélodie entêtante et envoûtante, jouée au clavier et accompagnée d’une flûte éthérée. Les guitares, martiales, se fondent dans une batterie solide, tandis que la voix de Thomas Helm, claire et mélodieuse, se marie à merveille avec celle de Benjamin Köning, plus rauque, typée black metal. Un morceau d’ouverture magistral !
Les titres s’enchaînent, sans pour autant se ressembler. Le chant de ténor de Helm ajoute une profondeur unique, tandis que la voix criarde et habitée de Köning apporte rage et agressivité, évoquant parfois Attila Csihar notamment sur l’album De Mysteriis Dom Sathanas de Mayhem, un classique du black norvégien.
À noter : les textes sont chantés en allemand, anglais et bavarois, un choix audacieux et réussi.
Un univers cinématopgraphique
Certains titres sortent du lot, comme Schlittenfahrt. Son introduction glaciale souffle de vent, carillon lugubre, clavier presque joyeux est rapidement rejointe par un mid-tempo à la rythmique punk, et un chant black viscéral. Des sons de trompettes semblent annoncer une bataille, les voix lyriques s’y mêlent, et au loin hurlent des loups… La seconde moitié du morceau plonge dans une ambiance de cirque horrifique, à la fois étrange et mystique. Un véritable coup de cœur. Si Mike Patton (Faith No More, Fantomas) se mettait au dark metal atmosphérique, il en résulterait probablement ce genre de pièce !
Burning Blue, premier single à avoir été dévoilé sur les plateformes, incarne parfaitement le côté dark et atmosphérique du groupe. Très proche de l’univers d’Empyrium, ce morceau mélancolique flirte avec le doom, tout en y ajoutant une touche de black metal mid-tempo et des nappes de claviers qui le rendent mystique.
Näbe (qui signifie brouillard) était initialement prévu pour l’album Hoagascht de Lunar Aurora (2012). Il fait donc le lien, symbolique et sonore, entre l’ancien groupe et cette nouvelle entité musicale.
Entre post-rock et black
Deuxième coup de cœur : Leaving Metropolis. Un titre planant, aux guitares post-rock qui rappellent (j’ose le dire) les ambiances de Deftones. Les claviers enveloppent le morceau, tandis que de légères sonorités électro se glissent discrètement en arrière-plan. Les deux chanteurs entremêlent leurs voix dans un final à couper le souffle. Le mot n’est pas trop fort : magistral.
L’album s’achève sur Antarctic Morning, condensé parfait des atmosphères explorées tout au long de Tatkraft : mélancolie, agressivité vocale de Köning, douceur de Helm, touches électro discrètes et profondeur atmosphérique. Un final aussi fort que tout ce qui précède.
Chef-d’œuvre
Que dire de plus ? Tatkraft m’a conquis. Chaque morceau est un voyage, une immersion dans un univers riche, à la fois solaire et profondément obscur. Avec un nom comme Sun After Dark, j’aurais pu m’en douter…
Tracklist – Tatkraft
- Dawn And Dirges
- Waidmanns Hoffnung
- Ohne Gråb
- Schlittenfahrt
- Burning Blue
- Näbe
- Leaving Metropolis
- Antarctic Morning
Chronique rédigée à partir de la version numérique de l'album fournie par le label