Interview Mangaka – Christophe COINTAULT

Christophe Cointault

Et oui le manga n’est plus réservé à l’Empire du soleil levant ! De plus en plus d’auteurs / dessinateurs français commencent à inonder les rayons mangas des libraires. Rien d’étonnant après tout, la France étant le deuxième pays après le Japon en terme de consommation de mangas. Il est donc normal que des dessinateurs français se lancent dans l’aventure du manga étant biberonnés depuis leur plus jeune âge aux mangas (en format papier et animés). Ceci tout en apportant une petite touche occidentale (lecture de BD et comics dans notre enfance oblige !).

On va s’intéresser un peu plus en détail à un talentueux dessinateur / auteur bien de chez nous : Christophe COINTAULT ; qui a débuté avec une première série CENTRAL YUNIVERSE publiée en auto édition, et qui accède désormais à un peu plus de notoriété encore en étant publié chez Glénat (oui oui rien que ça !! on s’incline avec respect m’sieurs dames !) avec sa série TINTA RUN dont le troisième volume vient tout juste de sortir.

On se rend bien compte de l’évolution du coup de crayon entre les deux séries, qui était déjà superbe dans la première série, mais qui je trouve s’est encore affiné sur cette deuxième création (je vous laisse juger sur les quelques illustrations présentes sur la page, et pour les plus curieux quelques liens disponibles en fin d’article pour approfondir la découverte)

Quoi de mieux qu’une interview pour présenter un auteur et son univers ?

La plume de Christophe Cointault

 

Cocorico !!!

  • Bonjour Christophe Cointault, tu n’échapperas pas à la traditionnelle première question des présentations ! Je te laisse donc le soin de nous parler de ton parcours, ta motivation, ce qui t’inspire etc.

Salut à tous ! Je suis auteur de manga depuis quelques années maintenant. Dans une autre vie, j’ai été fonctionnaire à Paris… Un parcours bizarre mais utile pour être encore plus motivé à vivre de ma passion depuis l’enfance : le dessin et raconter des histoires ! Tout peut m’inspirer… La vie quotidienne, l’histoire de l’Humanité en général, mais aussi le cinéma, la BD, la musique, les jeux-vidéos… Ces derniers représentent une part fondamentale de ce qui m’a forgé en tant qu’auteur. J’aime particulièrement tout ce qui a un rapport au voyage, à la découverte, mais aussi à la baston et au principe de toujours se bouger pour progresser !

  • Pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas encore (honte sur vous !!), peux-tu nous présenter maintenant ton dernier projet : Tinta Run, dont le tome 3 vient de sortir chez Glénat

Tinta Run est le produit de tout ce que j’aime. Un manga d’action/aventure, typé « shonen », avec des pouvoirs magiques, un monde imaginaire, et un gamin un peu naze qui va devoir accomplir de grandes choses. Il y a des références de plusieurs cultures, j’espère que c’est agréable à lire !

Couverture tome 3 Tinta Run par Christophe Cointault

Christophe Cointault : de l’or au bout des doigts !

  • J’imagine que ça doit être comme un rêve de gosse de travailler pour Glénat, qui a publié ne serait-ce que la saga Dragon Ball pour les plus ignorants

Oui ! C’était mon objectif, l’éditeur qui me motivait le plus. Cependant, être publié parmi Dragon Ball et One Piece, ça te ramène vite les pieds sur terre, car il faut bosser (et vite si possible !) pour sortir des bouquins qui tiennent la route !

  • Quelles sont les différences entre le monde de l’auto édition par lequel tu as débuté (avec Central Yuniverse), et passer dans le monde de l’édition ? (je suppose un rythme imposé avec des deadlines, peut être un peu moins de liberté). Quel a été l’apport d’une maison d’édition par rapport à tes attentes ?

La première différence, fondamentale, c’est que tu es payé pour dessiner. Ce qui change la vie. Ensuite, c’est bien plus motivant. Tu signes un contrat, ça te fixe un cap et tu peux organiser ton calendrier en fonction de ça. Tu sais que le livre va sortir, c’est du concret. Par ailleurs, tu découvres qu’il y a toute une chaîne du livre, et que beaucoup de monde travaille à te faire exister en rayons.  Et ça, c’est bien plus confortable que l’autoédition !

Quant à l’apport de mon éditeur, je dirai qu’il est important. Car il me permet d’aller à l’essentiel, d’être plus efficace. On a instauré un vrai dialogue qui m’est utile dans le processus créatif. Même si au final, je reste le seul à décider de mon histoire.

 

Dansons sous la lune blanche…

  • Le monde de l’édition reste assez obscur pour bon nombre d’entre nous. Avec un troisième tome sorti, arrives-tu désormais à vivre de ta passion ?

J’ai pu en vivre dès le premier tome. Après, il faut enchaîner rapidement pour pouvoir s’en sortir, car un seul bouquin ne suffit pas.

  • Est ce que tu as une journée type de travail, pour te structurer dans tes travaux ? Ou bien est-ce un peu selon le feeling du jour. Combien de temps passe tu en moyenne pour une planche (entre le rough et la version finale ?)

Typiquement, le matin je m’occupe de mon fils puis, une fois seul à la maison, je me mets à ma table à dessin et je produis minimum deux planches par jour. En moyenne, une planche me prend entre 3 et 5 heures, voire plus, cela dépend. J’aime aussi travailler la nuit. En somme, mon quotidien est assez simple et classique, mais je pense que c’est cela qui permet d’avancer quoiqu’il arrive.

  

  • Je lisais il y a quelques jours sur ton compte Instagram que tu venais tout juste de boucler le tome 4, et accessoirement les aventures d’Arty le personnage principal de Tinta Run. Je suppose qu’il doit y avoir une certaine fierté à boucler sa première saga en tant que professionnel. Mais peut être une petite pointe de regret si tu n’as pas pu aller au bout de toutes tes idées.

C’est tout à fait ça ! Une fierté un peu mélancolique. Mais ce sentiment est vite passé car je me suis projeté dans une nouvelle histoire. Je pense que rien ne meurt jamais quand on a l’envie de créer !

La loi et l’ordre

  • Peut être reverrons nous Arty et d’autres personnages dans ton projet projet. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ou cela reste top secret pour le moment ?

Ce seront de tous nouveaux personnages, pour un nouveau titre et un nouvel univers. Donc tchao Arty et compagnie ! Ça restera du shonen action/aventure avec des pouvoirs, de la baston et du voyage, car c’est tout ce que j’aime. Mais ce sera en sens de lecture japonais et probablement plus efficace que Tinta Run, l’expérience aidant.

  • Tu es assez actif sur les réseaux sociaux , qu’est ce que cette proximité avec les lecteurs t’apporte ? Est ce que les différents retours que tu peux avoir influent sur ta créativité, ou bien tu te ne laisse pas influencer pour ne pas perturber le génie créatif 🙂

Il y a de tout dans les réactions des lecteurs. Certaines sont très intéressantes ! Cela indique toujours ce qui marche et ne marche pas. Bien sûr, je garde mon cap. C’est l’énergie du gamin que j’ai toujours été qui me guide. Mais on fait des livres pour les lecteurs et il est important de leur plaire aussi ! Donc je lis les messages avec attention. Et puis c’est souvent motivant !

  • Un dernier mot pour conclure ?

Cowabunga !!

 

En savoir plus sur Christophe Cointault :

Les premières pages du 1er tome de TINTA RUN

Chaîne YOUTUBE

Et pour ceux qui souhaiteraient découvrir plus en détail TINTA RUN et se procurer les mangas : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3.

Partager

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
spiBER-man
04/03/2019 13:06

Sympa, belle et intéressante interview.

2
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x